Une première ... chaque semaine, un édito signé par une personnalité du monde du Transport

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L'EDITO
Cette semaine, Jean-Michel Mousset, président du groupe Mousset

 

Du                         Du pétrole ou des idées ?


Le pétrole joue avec nos nerfs ! Depuis son record du 14 juillet à 146 $ le baril, il n’a cessé de baisser en août pour retrouver son niveau du mois d’avril à 115 $. Où et quand s’arrêtera-t-il ? Au printemps, j’entendais un expert prédire un pétrole à 400 $ en 2018 ! Impensable ? Sauf que ledit expert avait déjà prévu avant tout le monde, c'est-à-dire en 2002, que le pétrole franchirait la barre symbolique des 100 $ en 2008… A l’époque le baril flirtait avec les 30 $ ! On peut donc craindre le pire. Heureusement, j’ai entendu aussi un autre expert dire, avec force arguments, que le baril ne grimperait pas à 200 $ et que, à son prix actuel, il avait autant de chance de baisser que de monter. Croisons les doigts ! On peut aussi calculer le prix du carburant en temps de travail, autrement dit en pouvoir d’achat, pour s’apercevoir que le litre de gazole ne coûte pas plus cher aujourd’hui qu’en 1985 ! C'est-à-dire environ dix minutes de temps de travail au SMIC. On peut donc relativiser pour se rassurer. Essayons aussi de comprendre ce qui se passe sur notre belle planète où, de plus en plus, les évènements mondiaux ont des conséquences directes et rapides sur notre vie quotidienne. Tenez, par exemple, la parité euro/dollar. Même si l’euro fort nous permet de payer le pétrole moins cher, il handicape très fortement nos exportations, donc notre production de biens et de services et donc notre capacité à créer des emplois. Or, la parité euro/dollar n’est pas le fruit du hasard. Rappelez-vous, dans les années 70, un dollar fort, jouant le rôle d’un second plan Marshall, avait permis  aux européens de surmonter la première crise pétrolière en exportant massivement. C’était le prix payé par les Etats-Unis pour soutenir leurs alliés face au bloc soviétique. Depuis la fin de la guerre froide en 1985, ce n’est plus le cas, et le dollar a chuté de moitié… Oui, les américains tirent les ficelles de l’économie mondiale grâce au pouvoir de la planche à billets : quand ils ont besoin d’argent, ils fabriquent des dollars, sans se soucier de produire les richesses correspondantes. Pourquoi ce pouvoir exorbitant ? Parce que le dollar est la monnaie mondiale de référence. Partout dans le monde, on préfère posséder des dollars que des euros. On préfère être créancier des Etats-Unis que de l’Union Européenne. On croit plus au rêve américain qu’au rêve européen. Créances rime avec croyances. C’est donc le rêve européen qu’il faut révéler au monde et d’abord à nous-mêmes. Faute de pétrole, ayons des idées.

 

 

Jean-Michel Mousset

 


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