Transport fluvial : le plan de relance prévoit 120 millions d'euros sur deux ans

Publié le par herve.rebillon@free.fr


Lors d'un déplacement à l'Isle-Adam (Val d'Oise) consacré au développement du transport fluvial, le chef de l'Etat a défendu sa stratégie de relance par l'investissement, et non par le pouvoir d'achat. "Il y a tous ceux qui me disent: "y'a qu'à augmenter les salaires, les prestations... Quand il s'agit de distribuer, ceux qui sont prêts à distribuer sont innombrables", a-t-il ironisé. Mais "s'il faut financer ça par l'augmentation d'impôts et l'augmentation des charges, (...) ça consiste à donner d'une main et à reprendre de l'autre", a-t-il affirmé. La relance par la consommation a déjà été tentée en 1981 et en 1974, "ça n'a servi à rien", a-t-il ajouté. "Nous, on prend tous les investissements qui devraient être faits depuis très longtemps et (...) on les accélère en deux ans". Mais "ces investissements-là, ils créent de l'activité économique", a-t-il plaidé. Et "c'est pas des promesses que je viens faire. A ma connaissance, y'a pas d'élection! C'est des décisions". Nicolas Sarkozy a par ailleurs réaffirmé mardi vouloir doubler la part du transport ferroviaire, maritime et fluvial, "transport écologiquement propre", en le faisant passer de 14% à 25% des transports de marchandises d'ici 2020. "Le transport fluvial est stratégique", a-t-il souligné. "Le transport fluvial est un élément essentiel de la volonté qui est la nôtre de répondre à la crise par le développement durable". Nicolas Sarkozy a d'ailleurs jugé "totalement incompréhensible" la décision prise "dans les années 1990", qui "a consisté à arrêter les travaux sur (le canal) Rhin-Rhône". Le président de la République n'a pas hésité mardi à plonger dans le détail, répondant ainsi aux inquiétudes d'Eric Michel, batelier, qui s'étonnait qu'aucune entreprise française ne puisse rénover son bateau, le "Madagascar". "Comment ça se fait qu'on peut pas rénover le 'Madagascar' en France?", lance alors Nicolas Sarkozy. Et de se tourner vers "Dominique" Bussereau, le secrétaire d'Etat aux Transports: "on peut pas, Dominique, demander aux chantiers de l'Atlantique si on peut se mettre sur ce marché?". Après tout, "nous sommes maintenant actionnaires de référence". Le chef de l'Etat a visité mardi matin le barrage de l'Isle-Adam, modernisé dans le cadre du programme d'aménagement de l'Oise, dans la perspective du creusement du canal Seine-Nord-Europe (SNE). Au total, 14 écluses et 7 barrages seront modernisés et automatisés d'ici 2010. Le plan de relance prévoit 120 millions d'euros sur deux ans pour le volet fluvial. Les trafics sur l'Oise se sont élevés en 2007 à 4,6 millions de tonnes, soit l'équivalent de plus de 100.000 poids lourds. Le projet SNE, voie fluviale de plus de 100km entre Compiègne et la confluence avec la Seine (Conflans-Sainte-Honorine), doit engendrer 5.000 emplois directs pour sa construction et 25.000 emplois directs et indirects à terme, selon le député de la Somme Alain Gest. Ce chantier doit coûter 4 milliards d'euros, dont environ un milliard à la charge de l'Etat.
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