Chaque semaine, un édito signé par une personnalité du monde du Transport

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L'EDITO

Cette semaine, Alain Saunier des Transports Saunier



Ne laissons pas partir nos jeunes !

 

A l’heure où la formation revient sous les feux de l’actualité et où le recrutement contribue à la bonne santé de nos entreprises, l’orientation de nos nouveaux conducteurs laisse parfois à désirer et des questions restent sans réponse. Un exemple concret. Comment peut-on laisser un jeune au volant d’un 38 tonnes alors qu’il a été formé sur une période d’une vingtaine d’heures de conduite ? Au sein de nos entreprises de transport, il est impératif de les accompagner dans leurs premiers kilomètres avec un conducteur expérimenté, un peu à l’image d’un enfant qui apprend à marcher. Il est urgent d’attendre tant que l’accompagnateur n’a pas jugé bon de les lâcher seuls sur la route. Ce n’est que l’histoire de quelques jours afin de les rassurer et de les préparer à une bonne conduite. Et surtout afin de leur donner l'envie de faire ce métier. Parfois certaines entreprises leurs promettent un emploi de conducteur alors qu’ils n’ont même pas encore leur diplôme en poche. Ce qui n’est pas bon pour gagner leur confiance. Il y a une citation qui me plait pour décrire ce contexte : « L’expérience est une lumière que l’on a dans le dos et qui sert à éclairer le chemin parcouru ». A l'heure où nous peinons à recruter dans nos domaines respectifs, faisons un effort quant à la formation et plus précisément à l'orientation apportée aux nouveaux « jeunes » recrus. C'est notre avenir qui est en jeu, les nouvelles générations ont besoin de notre écoute et de notre expérience. Aidons-les à mieux apprécier le métier car indéniablement l'attachement à cette profession passe par l'image que nous lui donnons. Il est grand temps de penser et d’organiser une formation à sa juste valeur, une formation faite sur-mesure pour notre secteur, le transport routier. Que les organismes de formation prennent en compte encore plus concrétement les avis de nous tous professionnels. Car le métier évolue tant de son contenu que dans son matériel et sa gestion. Former un jeune aujourd’hui n’a plus rien à voir avec hier. Les hommes et les machines ont changé. Changeons, nous aussi tant qu’il est temps. Redonnons du dynamisme au cœur de notre métier même si, je le conçois, les temps sont durs.

 

Alain Saunier


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