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L'Edito
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La baisse du gazole cessera ... hélas

Jamais le prix du pétrole n'avait baissé aussi hâtivement et aussi énergiquement sur une courte durée ... après une hausse vertigineuse. Le prix du baril a été divisé par trois en quatre mois. Mais cette baisse ne se répercute pas - automatiquement - à la pompe, comme nous pourrions naturellement le supposer. Le calcul est rapide : pour un litre de carburant coûtant fixé à une base de 100, les taxes représentent 60, le carburant 40. Si le prix du baril baisse de 50%, les taxes ne bougent pas (20 pour le carburant, 60 pour la taxe). Au final, le prix du carburant ne baissera que de 20% à la pompe ! Plus inquiètant est la réglementation qui laisse toute liberté aux distributeurs de fixer leurs prix. Depuis le milieu des années 80, en effet, il n'y a plus de contrôle de l'État sur les prix des carburants et aucune obligation pour les distributeurs de répercuter les baisses de prix du baril. Il n'y a donc aucun mécanisme automatique d'alignement des prix. Et la baisse n'est pas la même pour tout le monde. En clair, le prix du gazole ne baisse pas autant que l'essence. L'Union des industries pétrolières (UFIP) émet plusieurs pistes. En premier lieu, la fragilité du marché international a eu pour conséquence une progression de la consommation de gazole ( 2 % par an alors que celle de l'essence diminue de 7 %). Autre hyopthèse : les capacités de raffinage ne peuvent plus répondre à la demande d'où l'importation de gazole de pays comme la Russie. Une situation qui effraie les producteurs de pétrole qui s'apprêteraient à limiter leurs productions. Un cercle vicieux avec comme conséquence : moins de pétrole, prix plus cher. Du coup, les compagnies pétrolières annoncent qu'elles ont puisé dans leur liquidité et que leurs marges se réduisent. Elles seraient ainsi prêtes à annuler la majorité de leurs investissements prévus pour 2009-2010. Le prix du carburant, gazole compris, devrait donc jouer les troubles-fêtes dans le début annoncé de la fin de la crise financière. Les producteurs de pétrole, élément moteur de toute une économie mondiale, n'ont pas dit leur dernier mot. Et le gazole subira encore les soubresauts de la planète Economie.


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